dimanche 3 mars 2013

Nous aimions Renaud, et détestions ce qu'il est devenue. (1er partie)

Je me rappel de ton arrivée, il n'y avait pas grand monde dans le bistrot, j'étais en train de ranger le bar. Le bruit des talon m’insupporte en général, mais le tiens, il était comme une jolie musique, comme si tu étais la seule à pouvoir jouer avec tes pieds. Quand je t'ai regardé, tu avais tes yeux bleus plongés dans les miens, dès la première seconde, j'ai su que tu avais un si joli coeur. Tu étais belle.
Tu voulais un chocolat, celui fais maison, un peux plus chère, mais on t'avais dit qu'il valais presque autant qu'un câlin. La salle était vide, tu à mûrement réfléchie l'endroit ou t'asseoir et j'ai souris quand tu à choisis la banquette, celle qui te permet d'être cachée, et en même temps de pouvoir observer tous le monde. Quand je t'ai apporté la chocolat, tu était assise dans ce coin, en indien, tu avais l'air tellement petite que ton livre semblait démesurément grand, on aurais dit que tu avais construit un nid.
J'ai posé la tasse, tu t'ai empressé de me remercier, comme si j'avais fais quelque chose d'incroyable, avec, en plus des tes yeux, ton si joli sourire. J'ai rigolé, et j'ai souris, sans rien rajouter de plus.
J'en ai servis de filles, des femmes et des hommes beaux, sympas, attachant, mais une fille qui te rend heureux en commandant un chocolat, c'était ma première fois.
Il fais toujours beau en été dans cette ville, mon bar est plutôt vide en cette période, car les étudiants sont en vacances, et les touristes sont tous au grand Colisée.
La terrasse est propre, normalement je devrais rester derrière le bar, il y a toujours quelque chose à y faire, mais je trouve quand même des petites précisions en salle, me permettant de traverser ton allée, pour te regarder. Quand tu n'ai pas plongée dans ton bouquin, tu à l'air d'observer des insectes invisibles, d'un air émerveillé. J'aimerai prendre une chaise et te regarder, comme des gens regarde la télé avec plaisir, moi c'est toi que j'aime regarder.
A 16h, un collègue qui viens d'arriver, le barman qui va faire le soir, me demande qui est la fille aux yeux bleues dans le coin, m'attendant à ce qu'il te trouve incroyablement chouette, il m'indique que tu est bizarre. Je reste un peux perplexe, et je finis par prendre son analyse pour un compliment envers moi même, car si une telle perfection de douceur et de beauté puisse paraître étrange à mon collègue, qui n'est autre qu'un personnage plus que commun, alors je dois moi même être en vérité une personne géniale, jugée bizarre par des gens endormis.
Je finis dans quelques minutes, j'espère pouvoir partir en même temps que toi, histoire d'engager une conversation facilement. Mais c'est avec horreur que j'aperçoit le petit nid désert, avec une tasse de chocolat vide, et une touillette méticuleusement réduite en mille morceaux.
Le soir, tout seul dans l'appartement qu'une copine me prête pour l'été, entouré de cadavres de bouteilles en verre de Coca-Cola Lemon périmés, je me demande à quoi ce-là peut-il bien servir de n'être heureux qu'une après-midi.
Je me fais alors cette promesse : si elle reviens au bar, je lui parlerai.

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